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    Prends le temps de fêter ta victoire, mais n'invite pas ton adversaire à partager ta gloire.
    Daniel Desbiens (1954- )


    C'est simplement une histoire vraie qui m'est arrivé il y a quelques années alors que j'étais encore pompier.

    Je suis sur qu'elle va plaire à Mireille

    C'était dans les années 80, décennie funeste pour nos collines et nos camarades. Peut être ceux qui étaient à la Londes les Maures ou Pierrefeu se souviennent de ce gigantesque incendie, mais cela est une autre histoire. Pour vous donner une vraie idée de ce que doit être la panique que les habitants ressentent, la futilité des moyens employés "pourtant considérables" regardez bien l'avion au premier plan, c'est un Dash 08 assez gros, et l'énormité du rouleau compresseur que peut être un feu en progression libre, voici une photo (copyright SP Var, feu de hyères 2005) qui vous donne pas envie de venir construire dans la forêt Varoise, alors débroussaillez SVP.

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    A cette époque nous étions mal nourris en opération, cela l'est encore malheureusement. Lorsque les pompiers arrivaient sur un sinistre c'était pire qu'une nuée de criquets pélerins, je vous passe certains détails assez croustillants, les mères rentraient leurs filles , les paysans montaient la garde avec un fusil près de leurs récoltent, les éleveurs recrutaient des mercenaires pour sauver leurs bêtes, les commerçant baissaient les rideaux, même les cafards se faisainet la malle !

    Stooooooooop ! disoons que si nous passionst près d'un champs de melons en bordure du sinistre nous en prélevions quelques uns, souvent les gens nous offraient des fruits. Nous en étions très reconnaissant car les fruits frais sont très appréciés, gorgés de sucre et d'eau c'était du pain bênit pour nous car notre ordinaire était la classique ration militaire, plutôt pas juteuse du tout et de plus "constipante". Ma parole ça doit être voulu, point de pause WC chez les bidasses, d'ailleurs s'ils étaient blessés au ventre il y avait un gros geyser de ......... fan de garce je m'égare !

    Et les Pizza alors !!!!
    On se calme, j'y arrive. A cette époque je partais comme chef de groupe (4 camions + une voiture tout terrain de commandement, soit 18 personnes , hommes et femmes c'est mixte)
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     Je ne vais pas vous détailler l'articulation du groupe , ni ses missions ni y serions encore demain.
    Donc un camion , le plus gros, fait des navettes pour ravitailler en eau les 3 qui restent sur le terrain. Ces rotations s'effectuent de nuits comme de jour évidemment.
    Bref on avait la dalle, les rations , pain et eau arrivaient plus qu'épisodiquement, mais nous étions habitués.
    Les fréquences radios sont saturées et les messages pour le miam, strictement réprimées. J'avais dit au camion navette, de voir s'il ne pouvait pas ramener quelques chose en passant au PC général. Malheur la bourde que j'avais fait, l'équipage de ce camion était redoutable pour cet exercice, il ne fallait pas trop le pousser. C'était le genre à en faire "un peu trop", des pompiers à la vieille, sauce  courageux , durs à la tâche, mais bons vivants, même très bons vivants. Si ces  deux énergumènes fossiles encore vivants lisent ce blog ils se reconnaitront, mais internet et eux c'est totalement incompatible, donc pas de risque de les "charger" hihi.
    Ils étaient capables de voler le lait à une laie en train d'allaiter ses marcassins, c'est vous dire, ou profiter d'une panne près d'une villa afin de se débarbouiller dans la piscine (si, si, et le noir ça flotte sur une piscine, c'est du vécu).
    A cette époque les camions avaient encore le nom de la commune de la caserne inscrit en gros sur les cotés , devant , et même sur le toit, en grosse lettre noires sur fond blanc , cela servait pour l'identification rapide des engins et de sécurité pour nous et les canadairs, contrepartie on passait difficilement inapperçus, déjà peint en rouge et avec un gyrophare c'est assez duraille.
    Donc voici nos compères partis avec un gros camion rouge marqué au nom de la commune........

    Crédits photos  Sapeurs pompiers du Var

    Les phautes sont cado de jupiter

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    Mission, ramener de l'eau pour les autres camions  et accessoirement un peu de nourriture si possible . La première tâche est assez facile, il suffit de faire la queue auprès des poteaux d'incendies qui  sont bien trop rares, ensuite ne pas se mélanger les tuyaux genre spaghetti,ne pas trop les faire cuire aussi, et de repartir le coeur léger le camion plus lourd de 12 tonnes.

     

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    Pour la nourriture c'est plus difficile, surtout sans un sou, ben oui vous ne croyez pas que l'on part au feu avec sa CB ou de la menue monnaie, ces accessoires utiles même en forêt restent dans les habits civils à la caserne lors du changement rapide comme la lumière.  Même les  fumeurs en oublient leur poison. Quoiqu'ils ne sont pas à plaindre la fumée est fournie gratuitement par la colline et en plus en diefferntes essence très volatiles et entêtantes (boudiou les maux de tête)
    Les épiceries ou autres ne sont pas près des lieux d'incendies, la panique (voir photo 1/2) est les encombrements sont fréquents surtout sur la côte,  la mission miam se révélait  difficile.
    Si eux se creusaient la tête pour ramener quelque chose, moi je m'inquiétais surtout sur ce qu'ils allaient faire, et j'avais bien raison.
    La "chance " allait jouer avec eux , en effet  le Poste de Commandement Mobile  avait été déplacé, car son emplacement initial été trop près du danger (vrai, camping de la Londe). Dans ce PC se trouve toutes les huiles qui décident de "tout", et qui eux se restaurent convenablement.
    Tchilin tchilin*, notre camion revenait sur notre position, leur chemin passait devant Le PC, et nos deux gaillards comptaient peut être rapiner deux ou trois rations militaires.

    Merdarum, surpriseum,  l'esplanade  était vide et le PC  disparu, merde alors c'était leur dernière chance, ensuite ils rameneraient des pignes, mais nous ne sommes pas des écureuils. Que celui qui a une recette pour accomoder les pignes de pins m'envoie un mail.
    Comme on dit ici "mauvaise limonade". La queue entre les jambes (ben oui ce sont des hommes) et tout penauds ils revenaient, et c'est là qu'ils virent  que les mouches vertes faisaient leur petites rondes et oui déjà.

    Petite apparté, sur les mouches vertes dites mouches à m....., après de longue années de pompiers , 29 très exactement, je suis toujours très intrigué par la présence de ces pourriture de bestioles, en effet sur les long feux , quelquefois, il faut bien aller aux toilettes comme on dit (malgré les rations), déjà que c'est pas pas facile de trouver un coin "tranquille" parmis ces centaines d'hectares calcinés,
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    lunaires même, d' ces diptères colorés, merdassiers à souhait arrivent ils, avec leurs petites ailes de merde , hein ?? Une question existentielle reste ouverte, merci d'y répondre.

    Reprenons
    Mouches = miam mort, c'est vrai que les feux de forêts laissent leurs lots de cadavres d'animaux de toutes sortes, mais là l'histoire deviendrait vraiment crade et j'ai évité de vous mettre des photos très durent à voir. Donc cette petite ronde de mouches voulait dire quelque chose, mais de la à leur faire découvrir des poissons tout frit il y a qu'un pas que je franchi allègrement, vous avez déjà compris.....
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    Celle la elle est lourde et grosse, comme celle d'un plongeur aspiré qui se retrouve sur une branche , et pourquoi pas une paella , non !!!!!!!!!

    Version vraie de vraie de vraie
    Une petite voiture insignifiante descendait dans le chemin , juste bien en face , entre les deux phares. Nos compères  étaient déjà en colère à cause de leur échec ,"bouffe"  mais cette ferraille au milieu du chemin c'était de trop, il faut savoir que pour se croiser dans nos chemins ce n'est pas de la tarte.
    Après les quelques mots doux d'usage très courant par chez  nous dont je vous ferais grâce , et avoir poussé un peu brutalement la voiture dans les taillis, ils finirent par lui demander ce qu'ils faisaient là au "milieu"
    - et bé on menait les pizzas que le PC avait commandées, et je ne l'ai pas trouvé, pourtant ils était bien là cet après midi lorsque je suis monté avec les boissons fraîches !
    - en effet, fit le moins coléreux et le plus roublard, mais il a changé de position il est bien plus haut dans la colline (faux les PC mobiles se mettent en principe à des endroit très dégagés) jamais vous n'y arriverai avec votre voiture, , c'est facile pour nous,  on les monte , donnez-les nous
    - oui mais les sous.
    - Qué sous, vous les avez payées ????
    - bé  oui !
    Pas de problème, indiquez votre adresse, aussitot arrivé une voiture de liaison descendra vous payer à votre boutique.
    Faut être barge de croire un pompier dans ces moments là.

    Vous devinez la suite..... même moi qui ne bouffe pas pizza  de pizzaiolo, et bé   .........

    C'était un truc à ne pas faire, mais je suis bien content d'avoir bouffé les pizzas des colonels et autres huiles, merde alors.
    Cela je ne l'ai appris que le lendemain matin, car ces deux malapris m'avaient dit que ces pizzas étaient offertent par un commerçant dont  villa avait été protégée.

    Donc ce matin là je me suis fait tirer les oreilles, plus la deuxième couche en rentrant de la caserne par le chef de corps. Quelques jours après  un courrier explicite nous fut envoyé, aïe, afin que cet incident ne se reproduise plus, blabla ....que cela avait porté préjudice à la notriété du SDIS, qu'il y avait le préfet , le colonel de gendarmerie et autres lors de cet incident. blabla......

    Alors nous , on est de la merde !!!  Et bien je suis bien content que cela fut fait et prêt à recommencer si je le pouvais.
    Pourtant je n'aime pas la pizza des pizzaiolos, je le récapépète!

    Et pour le vin ne vous en faites pas, nous sommes livrés directement, d'une façon
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    ou d'une autre
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    rosé ou rouge
    Pour les amateur de Bière nous avons aussi de la mousse. STOP!!!!!!
     
    * tchili tchilin *  lentement, doucettement

    7 commentaires
  •  Un délice pas cher


    Cette recette n’a rien d’original,( mis à part l'emploi de cosses de fèvettes en lieu et place de petit pois primeurs qui n'ont pas survécu à l'hiver et au printemps pourri) mais c’est un régal en Provence, une recette de famille qui se réalise vers la  fin du printemps à cause de la venue de ces légumes, et seulement à cette période. Les légumes qui composent ce petit ragoût, sont de première importance. Ils doivent être frais et jeunes, ils conditionnent à eux seuls la qualité gustative de ce plat rustique mais délicieux. toutes nos mémés faisaient ce plat, il reste ancré dans ma mémoire et mes papilles.

     

     

    Ragoût printanier

     

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    Il vous faudra :

     

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    - des   petits artichauts Violets de Provence du jour, et surtout pas de gros artichauts de Bretagne qui modifieraient le goût, notez que je n'ai absolument rien contre les artichauts bretons.

    - des  toutes petites carottes  arrachées toutes fraîches du jardin, rincez-les seulement, ne pas lever la peau.

    - 100 gr ou plus de lardons blanchis

    - des pommes de terre moyennes nouvelles, coupées  pas trop gros , ou quelques petites rondes.

     - 1 oignon blanc moyen   
     - 1 gousse d’ail frais pelée écrasée avec le plat du couteau.

    - 1 toute toute petite branchette de thym* (attention pas de laurier).

     - 1 demi citron (pour empêcher les fonds de noircir).  
     - 1 poignée de petits pois primeurs (garder quelques fanes tendres). Cette année je les ai remplacés par des cosses de févettes du jour, voir explication plus haut

     - des petit coeurs de laitue (optionnel)

    - 1 branchette de thym

    - 1 noisette de beurre et un peu de farine pour une légère liaison

    - Sel, poivre

     

    Si les artichauts cueillis ont quelques pucerons c'est pas grave , plongez-les dans une bassine d’eau additionnée de vinaigre.

     Émincez finement un oignon blanc et faites-le revenir doucement dans une cuillère d’huile d’olive

    Tournez les fonds d'artichauts correctement, , citronnez-les et réserver dans de l’eau fraîche , mais pas  longtemps tout de même. Comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous ils ne sont pas vraiment "tournés" mais coupés juste un peu plus haut que le foin qui est en réalité inexistant pour ces artichauts délicieux et tendres

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    Mettre dans le poêlon  les pommes de terre coupées en morceaux (grosseur d’une noix),  les morceaux d’artichauts, les carottes, la minuscule branchette de thym, la gousse d’ail écrasée sommairement puis les lardons blanchis. 

    Saler très très légèrement quitte à rectifier à la fin.

    Ajouter 3 ou quatre cuillères d’eau et faire suer doucement à couvert 7 à 8 minutes environ, puis couvrir d’eau tiédie (attention pas de bouillon ou de fond,  les légumes seuls suffisent à donner leur plein arôme) un petit doigt seulement au-dessus des légumes.


    version 1 :Ajouter le cœur de laitue et quelques fanes de petits pois dont vous aurez au préalable retiré la petite peau extérieure, avec le coin de l’ongle, ou en cassant simplement la fane à son extrémité et tirer la peau comme les fils des haricots verts.
    version 2 : Choissez les févette les plus tendre et vertes, levez les deux parties comportant les fils comme ceci
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    Levez le duvet intérieur
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    Les faire cuire à blanc 5 minutes , les rafraichir ensuite et réservez les
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    En procédant ainsi vous préserverez la couleur
    Continuons :
     Laisser cuire doucement à découvert, surveillez les légumes en les piquant, ils ne doivent pas fondre, se sont des légumes délicats.   
    Ajoutez vos peau de févettes 5 minutes avant la fin de cuisson
     Rectifier l’assaisonnement et poivrez en dernier
     Dans un petit récipient  (bol par exemple) préparer une petite liaison avec le jus de cuisson, un peu de farine et une minuscule noisette de beurre. (Koooooooooooooâ du beurre, et ben oui).
     Lier le tout délicatement.   
     C’est tout.  

    21 commentaires
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    En principe c'est le moment (bon d'accord c'est passé carnaval) de faire des « Oreillettes », « Merveilles" , «  Bugnes » etc.....

    Cette fois je vais faire des biscuits aux fruits secs de Provence, amandes , noix, figues, noisettes etc... le choix ne manque pas . Ces biscuits sont réalisés avec de l'huile d'olive comme corps gras, il ne revenaient pas pas chers du tout "avant", tout compte fait ce sont peut être les ancêtres des Cookies, hi !
    C'est la crises, Mais :
    Je n'ai jamais fait de prison, je doute toutefois qu'ils servent des langoustes !!!!!
    Eh bien quoi, la pauvreté? Vous avez tous ce mot-là à la bouche. Comme s'il ne vaut pas mieux manger un fruit sauvage assis devant sa porte et en étant un homme libre, que de se nourrir de langouste en prison.

    Jean Carrière (1928-2005)

     

    Biscuits aux fruits secs



    Ingrédients :

    -         8 centilitre d'huile d'olive, l'huile de colza fait bien l'affaire aussi, le beurre (80 grammes ) mou de même.

    -         1 cuillère à soupe de lait

    -         150 grammes de farine normale (T55)

    -         1 œuf entier

    -         125 gramme de sucre cristallisé ou de la cassonade

    -         80 grammes de figues sèches hachées

    -         50 grammes de noisettes  ou amandes concassées

    -         50 grammes de cerneaux de noix hachés grossièrement

    -         1 cuillère à café bombée de cannelle en poudre (si on aime, heu...j'aime pas trop)


    - Dans un saladier ou cul de poule : mettre l'huile d'olive, le sucre et la cannelle et bien mélanger le tout.

    - Incorporez l'œuf entier, sans la coquille. J'en connais qui.....

    - Puis ajoutez la farine progressivement en la travaillant avec une spatule

    - Versez la cuillère de lait et touillez

    - Faire un appareil bien lisse

    - Incorporez le mélange de fruits secs à l'appareil

    - Préchauffez votre four à 170/180°

    - Huilez légèrement la plaque en tôle noire de votre four

    - Faites des petits paquets gros comme un caca de mouette sur la plaque en les espaçant (les biscuits vont s'étaler). Aidez vous de deux cuillères car la pâte colle

    - Faire cuire à mi-hauteur pendant 12 à 15 minutes

    - Décollez vos biscuits avec une mimi spatule et laissez les refroidir sur grille


    Voili, c'est tout

    Appelez un cobaye par la fenêtre pour tester vos biscuits



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